QUELQUES FACETTES DE L'ETALEMENT URBAIN

Depuis au moins trente ans, plusieurs personnes decrient fortement l'etalement urbain comme etant la source de nombreux problemes dans la region de Montreal : gaspillage des meilleures terres agricoles de la vallee du Saint-Laurent, destruction d'habitats fauniques, pollution atmospherique, perte de temps, stress, divorces et pourquoi pas l'infarctus du myocarde. Pourquoi alors, toutes ces considerations n'ont-elles pas su convaincre les decideurs publics d'intervenir en ce domaine? Serait-ce que jusqu'a tout recemment, la croissance de la ville et, en meme temps, de l'etalement urbain, etaient consideres comme d'importants indicateurs de prosperite economique? Et que les preoccupations autres qu'economiques ne retenaient guere l'attention des decideurs publics? Maintenant, dans le cadre de l'assainissement des finances publiques, le gouvernement du Quebec doit proceder a d'importantes reductions de ses depenses. Plusieurs programmes d'aide sont abolis. Le ministere des Transports du Quebec (MTQ) annoncait, il y a deja plus de cinq ans, le retrait de son programme a l'exploitation des services de transport en commun des trois societes de transport de la region de Montreal. La contribution financiere de certaines municipalites s'en trouva du meme coup augmentee. Des lors, les municipalites concernees commencerent a chercher de nouveaux partenaires financiers. L'idee que les banlieusards utilisaient les services de transport en commun dits a caractere metropolitain (metro et train de banlieue) surtout finances par les taxes des citoyens du centre de l'agglomeration fit alors son chemin. En 1991, le maire de Montreal, monsieur Jean Dore exprime, dans un memoire a la Commission de l'amenagement et des equipements de l'Assemblee nationale du Quebec, son inquietude quant aux "repercussions socio-economiques et financieres de la forme eclatee que prend le developpement de la region de Montreal" (Pichette, page 1). En se retirant de plusieurs programmes d'aide, le gouvernement du Quebec transferait du meme coup aux municipalites la responsabilite financiere de continuer d'offrir certains services ou de payer pour certains equipements. Des lors, certains couts economiques et financiers dus a l'etalement urbain devinrent plus evidents. En fait, tant que le gouvernement du Quebec absorbait une partie importante des couts rattaches a l'etalement urbain dans le but de soutenir le developpement economique, notamment l'industrie de la construction, personne ne s'en souciait. L'etalement urbain etait alors un produit rentable. Soudainement, en raison de la crise aigue des finances publiques, l'etalement urbain apparait comme un mal qu'il importe de contrer, de juguler, d'aneantir. Somme toute, dans ce contexte, il apparait evident que toute la question du controle et du resserrement de l'etalement urbain est manifestement davantage liee a l'assainissement des finances publiques qu'a des preoccupations d'ordre urbanistique, environnemental ou autres.(A).

  • Authors:
    • TRUDEAU, A
  • Publication Date: 1996

Language

  • French

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Subject/Index Terms

Filing Info

  • Accession Number: 01227407
  • Record Type: Publication
  • Source Agency: Institut Francais des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR)
  • Files: ITRD
  • Created Date: Nov 19 2010 6:25PM